Quand on s’embarque dans un périple à vélo, les pépins mécaniques ou humains peuvent survenir. En ce samedi 6 avril 2019, une douzaine d’entre nous est allée suivre un atelier de réparation et de préparation de vélo. Un atelier premier secours sera également organisé au mois de mai.

Grâce à Justine et Sacha de l’association d’auto-réparation vélo Bretz’Selle*, nous avons, trois heures durant, posé toutes nos questions et appris à ne pas rester comme deux ronds de flan face à une crevaison, une chaîne cassée, des freins mous du genou.

Nous avons commencé (autour d’un café et des croissants) par soumettre quelques vélos candidats à l’aventure à leur jugement. Premier enseignement, quand la roue va supporter un poids certain (notamment les sacoches), il est intéressant d’avoir une jante double-paroi avec laquelle il y a moins de risque de casser un rayon.

Ensuite nous sommes passés à la préparation à la mise en carton des vélos pour le transport : démontage puis remontage des pédales à l’envers pour qu’elles ne dépassent pas de la largeur du vélo, desserrage de toutes les pièces de la potence pour mettre le guidon dans le même axe que le cadre. Bref comment faire mincir un vélo pour qu’il ne fasse guère plus de 20 cm de largeur. Deuxième enseignement, il y a une inversion entre le filetage de la pédale droite et de la pédale gauche, ensuite à chacun son moyen mnémotechnique pour retenir dans quel sens tourner la clé mais le mouvement est inverse entre les deux côtés. Pour briller en société, nous apprenons que pour dévisser ou revisser quoique ce soit sur un cadre carbone (c’est pour le vélo de route, pas pour la rando comme nous), la clé dynamométrique s’impose (ou le cadre explose).

Sacha et Justine nous indiquent ensuite quelles sont les principales clés dont nous avons besoin afin de monter et démonter les vélos (c’est James qui a pris les notes pour les clés et je suis sûr qu’il nous fera un point sur la parfaite boîte à outils, fort des conseils de Sacha). Sacha nous recommande d’investir dans un multi-outils de bonne qualité. On apprend aussi que Lidl fait de super prix sur les pieds (sur lesquels on pose les vélos en hauteur), il faut guetter les opérations spéciales.

Sur les murs de l’atelier sont affichés des panneaux très instructifs portant notamment sur l’importance primordiale des freins et comment détecter que le matériel nécessite d’être sinon changé au moins d’être réglé correctement (sinon c’est la mort, c’est écrit sur l’affiche !).

Nous passons également en revue la transmission. Si les dents des pignons ou des plateaux s’aiguisent par usure alors la chaîne est moins bien entraînée et risque de sauter. Certains vélos se voient préconiser un changement de cassette (ensemble des pignons) avant le départ. Justine rappelle l’importance de nettoyer la cassette à l’aide d’un rayon cassé ou d’une tige afin d’enlever des corps étrangers qui abîmeraient la chaîne.

Nous avons ensuite eu un petit focus sur les rayons et le dévoilage de roues. Quand on n’a pas de pied de centrage ça peut s’annoncer un peu complexe mais on retiendra qu’il faut toujours travailler les deux rayons parallèles en même temps, si l’on serre d’un côté, on desserre de l’autre.

Une fille dans un pneu chez Bretz'selle

Travaux pratiques : Nous nous divisons en deux groupes. Nous apprenons d’abord à manier le dérive-chaine afin d’enlever un maillon qui aurait cassé. La bonne nouvelle, c’est que nous repartons tous avec un maillon de rechange ultra facile à mettre en place, c’est le cadeau de Sacha. Puis nous révisons la classique réparation de crevaison. La recherche de fuite en faisant passer la chambre à air près du visage (quand on a pas de bassine d’eau sous la main), faire l’hélicoptère avec la chambre à air pour que la colle sèche plus vite (attention à ne pas accrocher un lustre en cas de manœuvre en intérieur).

On étudie aussi les freins V-brake et comment changer un patin.

Nous sommes ensuite revenus à l’équipement du rando-cycliste. Justine avait pour l’occasion amené son vélo préparé comme pour un départ en voyage, deux sacoches avant, deux sacoches arrière, trois porte-bidons. Elle utilise un cadre de VTT sur lequel elle a monté des roues de vélo de randonnée. Nous passons aussi en revue les détails vestimentaires. Nous avons les pro et les anti-peau de chamois (et la seule vérité, c’est que pour savoir ce qui nous convient, il faut tester). Au niveau des chaussures, on privilégie des semelles pas trop fines, une paire fermée, une paire de nus-pieds tout-terrain.

On aurait pu continuer à discuter encore longtemps avec ces deux là, autant passionnés que pédagogues. Mais nous avions tous à faire (à vélo ou à pied) et il a fallu se dire au revoir.

Sacha et Justine nous ont encouragés à beaucoup observer, visser, dévisser, démonter, remonter nos vélos même neufs pour mieux les connaître.

Justine a commencé à partir en randonnée à vélo en ne voulant absolument pas entendre parler d’auto-réparation. Elle n’avait jamais fait et cela ne l’intéressait pas. Au premier pépin, un rayon cassé, elle a dû laisser au réparateur de vélo l’équivalent de son budget nourriture de la semaine. Elle a rapidement fait le calcul que si elle ne s’y mettait pas, les vacances allaient être courtes (oui, pédaler, ça donne faim). Et depuis elle s’est formée petit à petit et sait presque tout faire sur un vélo. Je ne sais pas si nous allons devenir aussi brillants mécanos qu’elle, mais elle nous le souhaite avec un bel enthousiasme.

*http://www.bretzselle.org/